Perspectives 2003

20 avril 2009

La Rédaction

trib_ca.jpgUne reprise qui devrait se confirmer aux Etats-Unis, bien installée en Chine, carrément en panne en Europe ainsi qu’au Japon…
Le Crédit Agricole Charente-Périgord a organisé le 12 novembre dernier une soirée-débat sur le thème de l’économie et des échanges mondiaux. Economiste au CA-Indo-Suez, Frédérique Preytet a dégagé les perspectives économiques 2003 pour les Etats-Unis, l’Europe et l’Asie.

 

 

 

 

 

 

expedition_de_cognac.jpgLes économistes ont le sentiment que les Etats-Unis sont dans une phase de transition. La consommation, qui est un bon indicateur du cycle économique américain, était passée en dessous de la ligne bleue en 2000. Grâce à la politique tout à fait déterminante de la Federal Reserve bank, qui a baissé ses taux directeurs de 6,5 % à 1,75 %, la consommation a connu une relance décisive en 2001. La crise du 11 septembre allait-elle casser cet élan ? A l’étonnement général, non. Les consommateurs n’ont pas « flanché ». La société américaine semble même prête à retrouver le chemin de la reprise. A la différence près qu’au taux de 3-4 % de l’année 2001 pourrait se substituer un taux de 2-3 % en 2003. Mais même avec une reprise anémique et erratique, les Etats-Unis restent leaders mondiaux et continuent « d’impacter » le monde. Leur confiance dans les Etats-Unis, les analystes la tire non seulement de l’attitude des consommateurs mais aussi de la expedition_en_caisse.jpgcapacité de l’industrie américaine à faire face à un retournement de situation. A la fin des années 90, les Etats-Unis ont vécu une crise d’entreprises sans précédent. La course aux nouvelles technologies s’était traduite par un endettement surdimensionné. Pour capturer le maximum de gain de productivité des nouvelles technologies, les sociétés étaient prêtes à payer très très cher. Et puis la bulle internet a explosé. Au plan macro-économique, le pays a vécu alors un marasme jamais vu depuis la Seconde Guerre mondiale, avec une chute des profits de – 40 %. Face à cette récession, les entreprises vont très vite réussir à restaurer leurs marges grâce à une cure d’austérité portant sur l’emploi notamment. Ce faisant, elles retrouvent un schéma de croissance en ramenant leurs profits à – 20 %. Aujourd’hui, le tissu économique américain est en phase de réparation. Côté consommateurs, si les portefeuilles d’actions se sont volatilisés, par chance, la richesse immobilière n’a pas fléchi. Et, psychologiquement, pour le consommateur, le bâti compte plus que les valeurs mobilières.

sorties_ue.jpgSur la zone Europe, les économistes s’avouent plus inquiets. On ne se pose plus la question de savoir si le consommateur a flanché ou non. Il a flanché. La croissance est partout révisée à la baisse. Un pays comme l’Allemagne connaît la pire récession de sa demande privée depuis les années 80. Jusqu’à maintenant, la structure d’endettement protégeait l’Europe, via le recours aux prêts bancaires. Aujourd’hui, l’on s’aperçoit que l’Europe est devenue également dépendante du marché financier, en partie à cause du durcissement des conditions de crédit. Surtout, l’Europe souffre du coût de son travail. Alors que les Etats-Unis ont baissé le coût du travail de – 3 %, ce coût a progressé de 3,5 % en Europe. L’Europe trébuche aujourd’hui sur le contrôle des coûts.

Le refuge asiatique

marche_hors_taxes.jpgDans le monde aujourd’hui, la zone Asie et plus particulièrement la Chine représente indubitablement le maillon de reprise. La Chine a profité de la croissance des Etats-Unis mais avec un effet multiplicateur proportionnel à sa dimension. Question : si la croissance des Etats-Unis s’avérait particulièrement erratique, l’Asie ne suivrait-elle pas ? Ce qui protège aujourd’hui la Chine du cycle américain, à court terme en tout cas, c’est son économie domestique. Certes, les revenus sont très disparates entre les zones rurales et les grandes métropoles (entre 300 et 3 000 $) mais la Chine est aussi connue pour piloter son développement de manière très pragmatique. Rentré dans l’OMC en fin d’année dernière, l’empire du milieu est en train de s’affirmer comme le moteur économique de la zone, avec un taux de croissance qui frôle les 8 %. Fait remarquable : les investissements asiatiques se déconnectent de plus en plus des investissements américains. L’Asie dispose d’atouts assez durables comme des coûts de production faibles, les avantages donnés aux investissements et des régimes politiques plutôt stables, d’aucuns diraient « ser-rés ». Les analystes se montrent plus dubitatifs quant au Japon qui ne manifeste aucun signe de reprise. L’économie reste toujours très dépendante des cycles extérieurs. Les banques pratiquent uniquement des stratégies de portage, sans prise de risque. Car le secteur bancaire nippon connaît de grosses difficultés ; il est « plombé » par des créances douteuses, créances douteuses qui porteraient sur plus de 8 % des prêts, en sachant que ce chiffre est certainement sous-estimé. Si l’Asie est protégée par la Chine, le Japon est quant à lui incapable d’offrir un quelconque support à la reprise. En définitive, les économistes ne voient encore que l’Amérique pour offrir une embellie durable au monde.

L’inde, le continent de tous les appétits

Avec 1,5 milliard d’habitants, l’Inde attire toutes les convoitises. C’est un marché immense et qui se développe. Si le PIB indien représente moins de 1,5 % du PIB mondial, l’Inde a tout de même connu lors de la dernière décennie une croissance de 5 à 6 %, en décroissance il est vrai sur la fin de période. Dans le sous-continent, l’agriculture représente encore 25 % du PIB et plus de 70 % de la population travaillent dans le secteur agricole. Pour 2003, on attend en Inde une croissance de 5 %, en ligne avec la reprise mondiale. La balance indienne des comptes courants s’améliore même si la part de l’exportation est toujours aussi faible (10 %), une exception pour la zone asiatique, plus proche des 30 %. L’Inde compte 26 Etats fédéraux, 7 gouvernements d’Union. Elle se divise en quatre grandes régions – l’est du golfe du Bengale, le sud de l’Inde, le nord de l’Inde, la partie himalayenne – et abrite pas moins de 17 à 18 langues, dont 16 officielles. Inutile de dire que l’exportation vers l’Inde est à la mesure du pays, alléchante mais complexe à mettre en œuvre. Il est par exemple très difficile aujourd’hui d’exporter du Cognac en Inde. Les droits de douanes y atteignent 400 % et rendent la concurrence extrêmement déséquilibrée avec les Whiskies locaux. Ceci dit, le vin est train de faire l’objet d’un positionnement intéressant, soutenu par le Comité des vins de Bordeaux. La France jouit en Inde d’une bonne image mais se classe tout de même qu’au 17e rang des partenaires commerciaux.

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