Les obsèques de Pierre Ménard ont eu lieu à Saint-Même-les-Carrières le jeudi 12 novembre. Agé de 85 ans, Pierre Ménard a été emporté par une affection fulgurante. Il avait perdu son épouse l’an dernier, à la suite d’une longue maladie. Homme courtois et affable, excellent professionnel, Pierre Ménard aura occupé un rôle de premier plan dans la défense et la promotion du Pineau des Charentes.
Avec une autorité bienveillante et une grande discrétion, il présidera la commission dégustation du Syndicat des producteurs pendant une dizaine d’années, du milieu des années 80 au milieu des années 90. A noter que le Pineau des Charentes aura été la première appellation viticole française à rendre l’avis de la commission de dégustation obligatoire avant la mise en marché. C’est un décret de décembre 1946 qui le prévoit. Quant à la commission de dégustation, elle avait été créée le 9 mai 1945, au lendemain de l’armistice. Elle comptera une poignée de présidents : Emile Deau, Jean Antoine, Pierre Ménard, Jean-Pierre Guillon, Patrick Brillet. Au temps où la dégustation constituait l’alpha et l’oméga de l’agrément, c’est elle qui donnait le tempo de la qualité du produit, en accord avec les chefs de Centre INAO.
Les relations entre les professionnels et les agents de l’INAO seront toujours placées sous le sceau du respect mutuel. Les producteurs parlent d’agents de l’INAO « missionnaires de la qualité » : M. Lavillonière dans les années 50, Henri Géré, Anne Martin puis Laurence Guillard. Henri Géré se souvient : « Nous participions à la formation des dégustateurs afin qu’ils mémorisent tant les défauts que les qualités. »
Compagnon de route de Jacques Bégouin, de Jean Brillet, avec qui il rejoint souvent le syndicat, Pierre Ménard donnera beaucoup de son temps à la famille du Pineau. Membre du Syndicat et du Comité interprofessionnel, il participera de façon très active à la gestation du nouveau décret d’appellation. Avec son frère Guy, d’Ambleville, décédé depuis une vingtaine d’années, Pierre Ménard développe une belle activité de commercialisation directe de Pineau et de Cognac, en France et à l’exportation, dont ses fils Jean-Yves et Philippe reprendront progressivement le flambeau. Bons et généreux, Pierre Ménard et son épouse se rendaient chaque année à Lourdes comme brancardiers.
Le jour des obsèques de Pierre Ménard, le monde du Pineau entourait sa famille. Le journal adresse aux enfants et petits-enfants de Pierre Ménard ses très sincères condoléances.