L’interprofession du Cognac perd son président, Bernard Guionnet

13 avril 2011

 bn201011.jpgBernard Guionnet et Catherine Le Page, directeur du BNIC

 

 

Bernard Guionnet, président du BNIC (Bureau national interprofessionnel du Cognac) est décédé dans la nuit du 11 au 12 avril 2011, des suites d’une « longue maladie » qui, dans son cas, l’a terrassé en quelques mois. Né en septembre 1948, il avait 62 ans.

 

Homme de synthèse et d’équilibre entre viticulture et négoce, il était à sa juste place à la tête de l’interprofession du Cognac. En 1998, lors de son premier mandat, il avait été le premier président du BNIC issu de la profession et émanant, qui plus est, des rangs viticoles. Quelques années plus tôt, c’eut été quasi inimaginable. Jusqu’à sa nomination, tous les présidents « arrivaient d’ailleurs ».

Par sa vive intelligence, sa capacité à se faire comprendre de tous, sa profonde connaissance de la filière, sa prudence, son courage et son charisme, Bernard Guionnet a aplanit bien des clivages, résolu bien des difficultés. Il fut, jusqu’au bout, un chef de file  engagé, convaincu et rassembleur. Il joua un véritable rôle d’entraînnemnent sur sa région.

 

En plein coeur de la crise du Cognac, au milieu des années 90, il est l’un des principaux initiateurs du Plan d’adaptation du vignoble des Charentes, assez vite rebaptisé « Plan Guionnet ». Plan ambitieux et consensuel qui mis en oeuvre des solutions innovantes afin d’améliorer l’économie des exploitations. Il participa puissamment à la reconnaissance de l’appellation Cognac en Chine. Il travailla avec les équipes du BNIC à l’installation d’outils interprofessionnels de gestion. Son dernier chantier, pour lequel il était très investi, aura consisté à favoriser l’unité viticole ainsi que le rapprochementt des deux familles du négoce et de la viticulture.

Après des études d’ingénieur agronome à Montpellier, Bernard Guionnet était revenu très tôt sur l’exploitation familiale, suite au décès brutal de son père, en 1969. Il développera l’entreprise, aussi bien l’exploitation viticole que l’activité de bouilleur de profession.

Sa carrière syndicale, il l’entame au début des années 70 à la FSVC (Fédération des syndicats viticoles de cru) où il sera successivement président de la Fédération de Grande-Champagne puis président de la FSVC en octobre 1995. En découleront ses premiers mandats au BNIC : membre du Comité permanent, chef de famille de la viticulture…. Parallèlement, il se voit confié la présidence de Champaco, la coopérative de stockage associée de Rémy Martin. En 2006, Bernard Guionnet participera activement à la naissance d’Alliance Fine Champagne, structure originale où  les adhérents viticulteurs deviennent actionnaires et donc partenaires financiers de la société Rémy-Cointreau.

Vice-président de la Chambre d’agriculture de la Charente, président de la Fédération des interprofessions du bassin Charentes-Cognac, membre du CES (Comité économique et social), Bernard Guionnet exerçait également des responsabilités nationales, à la CNAOC (Confédération nationale des appellations d’origine) ainsi qu’à FranceAgriMer.

Bernard Guionnet a su mettre à profit ses qualités personnelles – vivacité d’esprit, dynamisme, simplicité de ton et d’attitude, gentillesse, bonne humeur – au service du produit et de la région. « Bernard Guionnet était un grand défenseur du Cognac. Il avait une vision ambitieuse pour le Cognac.» Le 9 mars dernier, affaibli, il avait tenu à présider l’assemblée interprofessionnelle. Il s’y montra comme à son habitude « puissant et rassembleur ». Sa disparition laisse un grande vide et beaucoup de tristesse. Tous les acteurs du Cognac tournent leurs pensées vers la famille de Bernard Guionnet, son épouse, sa mère, ses trois filles.

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