Les principes de l’organisation de l’écoulement de la prochaine récolte définis
Les responsables professionnels de la viticulture et du négoce ont défini et présenté à la fin du mois de mai, les principes de l’organisation de l’écoulement de la prochaine récolte. Des objectifs de production ambitieux ont été actés pour les deux récoltes à venir après un millésime 2 018 abondante ou 970 000 hl d’AP ont été mis en stock.
La filière Cognac continue d’afficher une sérénité à toute épreuve après la mise en stock de volumes d’eaux-de-vie record lors de la récolte 2 018. Les alambics Charentais ont « tourné à plein » durant tout l’hiver pour distiller 970 827 hl d’apr. d’eaux-de-vie commercialisables. L’excédent de production d’environ 70 000 hl d’apr. par rapport aux prévisions des besoins n’a pas entravé l’écoulement de cette récolte. Les représentants professionnels des deux familles siégeant au BNIC considèrent que la récolte 2 018 est en quelque sorte arrivée à « point nommé » pour satisfaire les besoins des marchés établis à partir des calculs du Business Plan.
Une augmentation du stock régional d’eaux-de-vie
La grosse récolte 2 018 avec sa production proche du million d’hl d’AP représente un événement important qui engendre automatiquement une augmentation du stock régional d’eaux-de-vie. Les nombreux chais de vieillissement de toute la région délimitée hébergent un volume total d’eaux-de-vie de tous comptes d’âge de 4 918 638 hl d’AP. Les responsables de l’UGVC et de l’interprofession considèrent que ce niveau de stocks en constante augmentation est totalement en phase avec la hausse des expéditions. Les données extraites du modèle de gestion des stocks du Business Plan quantifient le bon équilibre du taux de couverture des besoins des comptes 0 à 5 autour de 1,05 à 1,06. Même après la mise de 2018 de 970 000 hl d’apr., ce niveau ne serait pas encore atteint. La part du stock détenue par les négociants est proche de 60 % et celle des bouilleurs de crus de 28 %. Les volumes d’eaux-de-vie des comptes 0 à 5 (un volume de 3 509 587 hl d’apr.) destinés à alimenter en priorité les débouchés des qualités commerciales VS et VSOP (567 256 hl d’apr. avec les autres utilisations) représentent 72 % du stock régional. Le coefficient de rotation des stocks des comptes 0 à 5 calculés par aux volumes des ventes des qualités VS et VSOP est proche de 6,2.
L’extension des surfaces construite pour alimenter les besoins des marchés
La bonne dynamique des expéditions de Cognac a induit depuis 10 ans un accroissement constant des volumes de production et des achats. La filière Cognac absorbe actuellement la production de la totalité des surfaces avec des niveaux de rendement particulièrement élevés depuis plusieurs années. La générosité de l’ugni blanc est très sollicitée et commence à montrer ses limites. C’est ce contexte qui a été le déclencheur d’une réflexion sur l’extension des surfaces en production qui a été acté par les professionnels. La réflexion a été construite à partir des données fournies par le BP, l’outil de gestion prospective. Ce tableau de bord « nourrit » la réflexion des professionnels de la viticulture et du négoce dans le moyen terme. Le choix des hommes en place a été d’alimenter les besoins en eaux-de-vie des marchés pour permettre aux maisons de négoce et au groupe de développer les expéditions de la catégorie Cognac.
Une stratégie majoritaire fondée sur la fiabilité du BP
L’accroissement des surfaces en production d’une dizaine de milliers d’hectares est aujourd’hui souhaité et cette stratégie majoritaire au sein des représentants de la viticulture est rentrée dans une phase opérationnelle. Néanmoins, elle ne fait pourtant pas l’unanimité. Le poids de l’histoire de la région et la mémoire de plusieurs générations de viticulteurs encore en activité, des quadragénaires, des quinquagénaires,… appellent à plus de prudence mais ce message minoritaire au sein de l’UGVC ne recueille pas d’écoute réelle. L’argumentation forte de la fiabilité du BP au regard de son efficacité depuis 10 ans balaie la vision plus mesurée d’un certain nombre de responsables de propriétés efficientes de la région. Les aléas économiques qui ont durement marqué la vie de plusieurs générations de vignerons sont considérés par les décideurs actuels comme « une histoire ancienne ». On ne peut que le souhaiter ! Le cap de développement des volumes de production dans la durée est désormais la stratégie de la région de Cognac.
Des besoins d’eaux-de-vie fixés pour les récoltes 2 019 et 2 020
Un projet collectif de développement du vignoble a été mis en œuvre par les responsables professionnels de la viticulture et du négoce. Leur souhait est d’impliquer un public le plus large possible dans leur stratégie ambitieuse. Cela s’est concrétisé dans les faits par la volonté de donner à l’ensemble des opérateurs une visibilité dans la durée sur des niveaux de production d’eaux-de-vie. À l’issue du dernier comité permanent de la fin mai, les deux familles du négoce et de la viticulture ont décidé de fixer les besoins de production à partir des données du BP pour les deux récoltes à venir, 2 019 et 2 020. Le niveau de production souhaité à l’échelle de l’ensemble de la région délimitée pour les prochaines vendanges s’établit à 922 411 hl d’apr. et à 950 242 hl d’apr. pour l’année suivante.
Des rendements Cognac annuels fixés en temps
Le principe de fixation du rendement Cognac annuel en deux temps a été également acté à partir d’un niveau minimum déterminé courant juin (calculé à partir des données du BP) et ensuite réajusté avant les vendanges à partir des prévisions de récolte. Pour la récolte 2019, le rendement minimum a été fixé à 11,77 hl d’AP et pour 2020 à 12 hl d’AP/ha. Cette approche permet de tenir compte de l’impact des aléas climatiques et aussi du potentiel de récolte le plus réel possible de chaque millésime. C’est aussi et peut-être surtout un moyen de compenser d’éventuels déficits de production de certaines zones avec la générosité d’autres secteurs. En 2018, suite aux sinistres de grêles puissants, le rendement Cognac final réajusté avant les vendanges a atteint un premier sommet. On peut penser qu’en 2019, l’importance des dégâts de gel de printemps et de grêles vont encore faire vont encore faire grimper le niveau du rendement minimum fixé à 11,77 hl d’AP/ha. L’augmentation du volume pouvant être mis en réserve climatique a été aussi passée de 7 à 10 hl d’apr./ha.
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