Crédit Agricole CRCP : « le cognac, un des poumons de l’économie régionale »

30 novembre 2009

La Rédaction

François Macé, directeur général de la Caisse régionale Charente-Périgord, a souhaité redire sa confiance dans une filière Cognac moins touchée par la crise que d’autres pans de l’agriculture. Le secteur continue d’investir et la banque de prêter, se situant ainsi dans « l’épure gouvernementale » de soutien à l’économie. Propos recueillis à la mi-octobre.

Une activité soutenue – « Le premier élément d’analyse sur lequel je souhaiterais communiquer concerne l’activité extrêmement porteuse et intense du Cognac depuis trois ans, tant en volume qu’en prix. Si l’année 2009 marque un peu le pas, le Cognac sort tout de même de dix années de croissance ininterrompue, avec une filière qui a su amortir l’effet de récession constaté dans tel ou tel pays. Contrairement aux années 90 où le Cognac devait son succès à un ou deux marchés, cette fois les ventes sont beaucoup mieux réparties. Dans ce contexte, la viticulture a procédé à une politique d’investissements soutenus. Pour nous, 2008 s’est traduite par une année record, historique en terme de financement de l’agriculture et Cognac a beaucoup participé à ce résultat. »

Un tiers des financements agricoles – « Globalement, si la Caisse Charente-Périgord constate un recul du marché agricole de – 15 à – 18 % par rapport à 2008, sur le territoire de Cognac cette baisse n’est que de 5 %. Mieux ! Peut-être arriverons-nous à un résultat étal en fin d’année. En 2009, le Cognaçais absorbera un tiers des financements agricoles de la Caisse régionale, un pourcentage qui atteint même 60 % sur la seule partie matériel, équipement, amélioration, mise aux normes, plantations. Autres chiffres livrés à votre connaissance : sur le seul département de Charente, le secteur de Cognac génère les deux tiers des financements agricoles. Au niveau encours, notre Caisse gère plus de 600 millions d’€ de crédit à l’agriculture en Charente et en Dordogne, hors coopératives et maisons de négoce. Là-dessus, la viticulture cognaçaise représente 25 % de l’ensemble, soit plus de 150 millions d’€et sa part a progressé de près de 3 % en 2009. Qui plus est, je voudrais signaler la qualité des encours du Cognaçais, en très nette amélioration. Ainsi, avec le Cognac, notre Caisse se situe parfaitement dans « l’épure gouvernementale » de soutien à l’économie. Il me paraissait important de communiquer sur ces données, car parfois il arrive d’entendre tout et son contraire. Ces chiffres sont les vrais chiffres, déclarés à la Banque de France. »

La filière Cognac tire bien son épingle du jeu – « Evoquons maintenant la filière Cognac, c’est-à-dire le négoce plus la viticulture. Les deux additionnés représentent chez nous plus de 500 millions d’€ d’encours et, depuis trois ou quatre ans, le portage du stock par le négoce occupe une place importante. On peut dire que la filière Cognac tire encore bien son épingle du jeu. Dans un marché des alcools mondialisé, la puissance des marques, leur notoriété internationale assurent au Cognac une dynamique particulière. En terme de gestion de marché, on s’aperçoit que les achats du négoce sont assez fortement corrélés aux sorties. Face à des sorties en baisse de 15 % par rapport à l’an dernier, les achats ont reculé de – 14 %. Certes, il est toujours préférable de se situer sur un marché en croissance. Mais outre le fait que la baisse du Cognac est moins forte en valeur qu’en volume – indiquant par là une appréciation supplémentaire des produits, une meilleure valorisation – il convient aussi de relativiser la situation du Cognac par rapport à l’ensemble de l’économie agricole. Comparé à d’autres productions, le Cognac ne se situe pas tout à fait dans le même schéma. La filière a su faire preuve d’une certaine capacité à anticiper la crise. Elle profite aussi d’une approche de plus en plus professionnelle du financement, de l’accompagnement des entreprises. Ainsi, même si la filière doit faire face à un sensible retrait de son activité, ce retrait ne met pas en péril son économie. »

Un des poumons de l’économie régionale – « Non seulement l’économie du Cognac occupe une position incontournable mais encore elle constitue l’un des poumons de l’économie régionale. Je pense que l’on ne met pas assez en avant le poids de cette filière et tous les enjeux qu’elle draine. Après avoir beaucoup souffert, elle a été capable de se remettre en cause, surmonter les difficultés. Aujourd’hui, elle en tire les fruits. »

La banque verte partenaire du Cognac – « Avec le pôle Cognac, nous avons créé une structure qui couvre toute la problématique de la filière, aussi bien vis-à-vis des producteurs, bouilleurs de cru que des PME, grandes maisons. Cette cellule nous donne les capacités d’anticiper, de mettre à jour régulièrement nos données. Elle nous permet de faire du « cousu main », en traitant la situation avec pertinence et discernement. Par une approche bancaire professionnelle, le Crédit agricole joue à plein son rôle de partenaire de la filière. »

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