L’œil du professionnel

28 mars 2009

Directeur du Centre international des eaux-de-vie et boissons spiritueuses (Ciedv) de Segonzac, Sébastien Dathané fut, « dans une autre vie », webmaster de Pro-wine, un site dédié aux vins et eaux-de-vie. Dans son nouveau métier, il conserve cette expertise du net, dans la mesure où la toile est le circuit de communication n° 1 du Ciedv. Quel conseil donner à un néophyte qui souhaiterait créer son propre site ?

 

sebastien.jpgSébastien Dathané – « Internet, c’est un peu comme la mécanique auto. Compte tenu du langage technique, le client qui veut créer son site internet n’a pas vraiment la capacité de vérifier la qualité de la proposition. Si vous connaissez quelqu’un qui connaît un peu le métier, n’hésitez pas à lui demander son aide. Car internet, c’est la jungle. On tombe sur des prestataires qui travaillent bien et d’autres qui ne sont pas loin d’être des escrocs. Au minimum, il faut s’adresser à plusieurs prestataires, leur demander des devis et si possible des mini-propositions. Si les créateurs de sites acceptent cette petite charge de travail supplémentaire, c’est le signe qu’ils sont prêts à s’engager à vos côtés. Et puis il y a le feeling, le relationnel. Il faut que “ça colle” entre vous et le prestataire. Avant tout, le créateur de site internet est quelqu’un qui sait écouter vos besoins, tout en étant capable de les traduire en terme informatique. Vous êtes le prescripteur et lui le prestataire et non l’inverse. On voit trop souvent des créateurs de site internet qui imposent leur façon de voir aux clients, soit pour mettre en avant les compétences qui sont les leurs, soit par goût personnel. Dans ce cas-là, l’offre induit la demande et ce n’est pas bon. Cela suppose bien sûr que, côté client, l’on sache définir un tant soit peu ses besoins. Lors de la création du site de l’Observatoire, je ne cherchais pas précisément un site beau mais un site efficace visuellement, quitte à ce qu’il paraisse un peu froid. En effet, compte tenu de nos spécificités – grosse base de données, priorité à l’information, moteur de recherche un peu poussé – il fallait privilégier le délai de réponse. Par définition, l’internaute est quelqu’un de pressé. Je ne voulais pas de boutons dans tous les sens. J’ai dû un peu batailler avec mes professionnels pour les convaincre que, dans ce cas-là, l’esthétique n’était pas le critère principal. Dans 95 % des cas, les gens qui investissent dans un site se font d’abord plaisir, au détriment parfois des attentes de l’internaute.

Un aspect très important concerne la mise à jour en ligne du site. Parfois, il vaut mieux dépenser un peu plus au départ et avoir un site dynamique, sur lequel vous pouvez directement intervenir plutôt qu’un site “en dur”. C’est tout l’aspect “back office”, en arrière-plan du site. Autre chose qui ne se voit pas mais qui est très important : le référencement. C’est la capacité du site à être vu sur le net. Plutôt que d’avoir un site superbe mais dormant, qui ne génère aucun trafic, investissez plutôt dans le référencement. Enfin, méfiez-vous des “zozos” qui arrivent mains dans les poches pour vous proposer des plates-formes de site qui existent ailleurs, dont ils ne changent que les couleurs. Et n’attendez pas trop d’internet. Il ne va pas faire exploser vos ventes de Cognac ! »

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