COP 27 : un bilan mitigé

25 novembre 2022

Accord pour les pays pauvres, mais recul sur les énergies fossiles

La Conférence des Nations unies sur les changements climatiques s’est terminée le samedi 19 novembre à Charm el-Cheikh, en Egypte, avec des accords en demi-teinte. Or, le dérèglement climatique mondial montre des signes alarmants sur notre planète. Inutile d’énumérer les catastrophes qui se sont produites cette année 2022 de par le monde, y compris en France : des sécheresses sans précédent, des feux qui ravagent des milliers d’hectares, des inondations dévastatrices, etc. Si un accord a été trouvé pour compenser les pays pauvres des dégâts climatiques, en revanche, ni les objectifs concernant les énergies fossiles, ni de nouvelles ambitions pour baisser les gaz à effets de serre n’ont avancé d’un iota par rapport à la dernière COP de Glasgow en 2021. Pourtant, « nous devons drastiquement réduire les émissions maintenant, et c’est une question à laquelle cette COP 27 n’a pas répondu », a regretté le secrétaire général de l’ONU, António Guterres, à l’issue de la conférence climatique. C’est aussi l’avis de Clément Sénégal, chargé de la campagne sur le climat à Greenpeace France, qui regrette que « cette COP se termine avec un goût d’inachevé (…) ». « Cette COP a provoqué de nombreuses frustrations mais elle n’a pas servi à rien. Elle a permis d’obtenir des avancées significatives pour les pays les plus vulnérables. Le fonds pour les pertes et dommages pourrait être mis en œuvre dès 2023 », a déclaré Laurence Tubiana, directrice de la Fondation européenne pour le climat. La France salue des avancées, mais regrette le manque d’ambition climatique. « L’accord de la COP 27 n’est pas aussi ambitieux que nous, Français et Européens, l’aurions souhaité. Mais il préserve l’essentiel : l’objectif de limiter le réchauffement climatique à 1,5 °C », a ajouté la ministre de la Transition énergétique Agnès Pannier-Runacher.

« Nous respirons tous un seul air, nous buvons tous une seule eau, nous vivons tous sur une seule Terre. Nous devons tous la protéger »,
Raoni, chef de la tribu des Kayapos, Amazonie.

Une résolution historique

Ce qu’on retiendra de cette COP 27, c’est l’adoption d’une résolution qualifiée « d’historique » portant sur la compensation des dégâts causés par le réchauffement climatique subis par les pays les plus pauvres de la planète.
Elle sera à l’ordre du jour lors de la prochaine conférence qui se tiendra aux Émirats arabes unis l’année prochaine. À n’en pas douter, de nouvelles confrontations auront lieu sur les pays contributeurs.
L’autre fait marquant, c’est la présence très remarquée de l’ancien président brésilien Luiz Inácio Lula da Silva, récemment réélu, qui prendra ses fonctions en janvier 2023. Il a affirmé à la COP 27 qu’il « redonnera toute la place aux organismes de protection de l’environnement ».
Est-ce un grand bol d’espoir et d’oxygène pour tous – et surtout pour l’Amazonie et les peuples autochtones ?
Rien n’est si sûr si l’on regarde la destruction de 126 000 km2 de forêt amazonienne au cours de ses deux mandats de 2003 à 2011.
Lula annonce aussi qu’en 2025 la COP sera organisée en Amazonie, et propose par ailleurs la création d’une alliance avec les pays qui abritent plus de 50 % des grandes forêts humides : le Brésil, la République démocratique du Congo et l’Indonésie.
« Il faut faire un bloc de forestiers, comme il y a des blocs de pétroliers », a souligné Joseph Itongwa Mukumo, coordinateur général du réseau des populations autochtones, implanté dans neufs pays.
Certains diront que les COP ne servent à rien et que les avancées en matière climatique sont très timorées.
Elles ont néanmoins le mérite de rappeler à près de 200 pays, 196 cette année, que l’urgence climatique, c’est maintenant.
Mais a-t-on vraiment besoin de ce rappel incessant à chaque COP ?

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