Dans le giron de Pernod-Ricard, la plus vieille des maisonsde Cognac se réinvente en pratiquant un retour aux sources.Cognacs sans boisé, sans caramel ni sirop, filtrés à températureambiante, issus d’eaux-de-vie de terroirs et de cépages… C’estl’ADN de la nouvelle gamme Augier et de ses trois territoiresd’expression : Océanique, Sauvage et Singulier.
L’esprit Augier
Cet esprit, quel est-il ? « Pour notre collectionde trois Cognacs, nous avonsdécidé d’opérer un retour aux origines,d’être le plus proche d’un Cognac du XVIIeou XVIIIe siècle », indique O. Gardais. Ainsi,dans leur élaboration, les eaux-de-vie nereçoivent « ni caramel, ni boisé, ni sirop ».La filtration ne s’opère pas à températurenégative mais à température ambiante.Pour sélectionner les eaux-de-vie, lemaître distillateur a joué sur des distillationsavec lies ou sans lies, ainsi que surle « juste degré » des Cognacs, approchépar essais successifs (40,1 % vol., 41,7,40,8). Surtout, les assemblages – trèscourts, sur pas plus de trois lots d’eauxde-vie, à la traçabilité totale – sont monocruet monocépage. Ils mettent en avantterroirs et cépages (Bons Bois de l’îled’Oléron, Petite Champagne d’Archiac,Folle Blanche de Grande Champagne). Leconcept ? Proposer des Cognacs dotés deprofils originaux.Cette originalité transparaît aussi dans levocabulaire. Les trois Cognacs de la collectionportent des noms qui réveillentl’imaginaire : Océanique, Sauvage, Singulier.L’Océanique est un Cognac provenant uniquementde l’île d’Oléron, dans ce cru deBons Bois marqué par l’influence maritime.Distillé sur vins clairs, présentant unTAV de 40,1 % vol., le Cognac affiche « unebelle minéralité, avec un côté agrume,citron, mûre, une attaque en bouche vive etfranche ». Le Sauvage, lui, est issu d’unetrès belle eau-de-vie de Petite Champagne100 % Ugni blanc distillée avec 10-15 % delies (important ajout). Son TAV s’élève à40,8 %. Cela donne « un Cognac puissant,complexe, sur des notes d’abricot, de caféavec, en fin de bouche, des arômes de cloude girofle, d’épices ». Le Singulier, enfin,résume le côté très floral et délicat d’uneeau-de-vie de Grande Champagne issued’un cépage rare, la Folle blanche (TAV de41,7 % vol.). Au nez, le Cognac exprimedes caractères de fruits : pêche blanche,pêche de vigne, poire…
Food pairing
Pour partir à la découverte de sa gamme,les Cognacs Augier avaient convié unejeune chef, Céline Pham. Cette « bellepersonne » a su faire de la cuisinenomade son territoire d’excellence, entreinfluences asiatiques et nouvelles tendances.L’expérience de « foodpairing »autour de la collection Augier fut plus queconvaincante. Pour accompagner l’Océanique,elle avait choisi une anguille fuméebrûlée au chalumeau (côté gras), dessalicornes (côté iodé), le tout parsemé degraines de sarrasin légèrement toastées(côté épices). Le Singulier eu droit, lui, àune « tombée de ceps » sur un « pain desamis » (une tartine finement dorée frottéeaux noyaux d’olives, beurre léger), avec unvoile de cacao noisette subtilement amer.Enfin, le Sauvage a profité de la complémentaritéde petites figues de Barbariejuste rôties avec citron-thym pour renvoyerune note d’acidité lactique. Justedélicieux.Présentée dans ces bouteilles traditionnellesappelée « montres » à Cognac,la collection Augier vise un public deconnaisseurs, soucieux de découvrirune autre dimension du Cognac, plusdépouillé, plus « roots ». Le marché françaisest désigné comme une cible prioritaireavec l’Angleterre, voire les Etats-Unis. « Un pari », assurent les initiateurs.