« On n’a pas tous les jours vingt ans »

13 mars 2009

cccgo_11_opt.jpegLe centre de gestion CGO a fêté dans la bonne humeur et la convivialité ses vingt ans. Cela se passait à Saintes, le 22 juin dernier. L’occasion de revenir sur la vie d’une structure qui s’est développé à vitesse V.

 

 

Deux bœufs grillés, 500 kg d’aligot (mélange de purée de pommes de terre et de tomme du Cantal), 18 000 huîtres… Le centre de gestion Océan n’avait pas mégoté pour recevoir les 1 700 adhérents (sur les 4 000) qui avaient répondu à l’invitation du 20e anniversaire. Ambiance ultra-sympathique d’une fête qui s’est poursuivie tard dans la nuit au son d’un grand orchestre. Yves Papin, président du CGO et Jean-Luc Jouve, son directeur, ont dit leur plaisir de voir s’exprimer un fort sentiment d’appartenance à la structure, tant au niveau des adhérents que des collaborateurs (au nombre de 108). D’ailleurs, les uns et les autres se sont retrouvés au coude à coude pour ouvrir les 18 000 huîtres. « Efficacité, honnêteté et simplicité » sont les trois valeurs qui, aux yeux de ses dirigeants, incarnent le mieux l’esprit du CGO. « Nous démontrons jour après jour notre capacité à nous mettre au service des adhérents. Pour une société de service, c’est un minimum. » Et, à en croire les résultats, la réussite est au rendez-vous. En vingt ans, le CGO a vu le nombre de ses adhérents passer de 1 750 à 4 000 (plus 350 adhérents liés à Alpha gestion, la filiale artisans-commerçants du centre). Ces chiffres font aujourd’hui du CGO le premier opérateur comptable de la région Poitou-Charentes. S’arrêtera-t-il là ? Jean-Luc Jouve, directeur de l’organisme depuis 1992, ne s’interdit pas de saisir toutes les opportunités qui se présenteront à lui. « Nous faisons en sorte que le CGO soit en position de réaliser une croissance externe pour asseoir ses positions. » Quand on lui demande plus précisément l’ambition du centre, le directeur répond : « Etre leader dans les Charentes, en devenant vraiment incontournable. » Sans risque de se tromper, on peut dire qu’il l’est déjà.

Pourtant, le parcours du CGO ne fut pas un long fleuve tranquille. Si, en tant que centre de gestion Océan, le centre comptable existe depuis 1987, sa matrice originelle remonte à 1972. Ses membres fondateurs, il faut les chercher du côté de « l’Océan », c’est-à-dire du groupement informatique Comptamer et de la section régionale de conchyliculture du bassin Marennes-Oléron. Encore aujourd’hui, le versant « marin » du CGO reste très présent, ne serait-ce que par son président, Yves Papin, ostréiculteur bien connu. En 1989, une fronde des comptables de Comptagri – GIE constitué entre le Crédit agricole, l’ADASEA, la Chambre d’agriculture et le CDJA 17 – vaut au CGO d’accueillir une bonne partie de la clientèle de Comptagri. Les collaborateurs de Comptagri s’opposent aux « politiques » qui veulent les voir rejoindre le CEFIGECO, le centre agréé départemental. A la même époque, le CGO traverse de graves difficultés financières. Quand J.-L. Jouve est nommé par le conseil d’administration à la tête du CGO, celui-ci accuse un déficit de 4 millions de francs. Cela n’empêche pas le nouveau directeur de lancer immédiatement la programmation d’un nouveau logiciel permettant le suivi direct de la comptabilité des adhérents sur micro-ordinateur.

une orientation stratégique forte

C’est sur cette orientation stratégique forte que se basera toute la politique de différenciation du centre de gestion. Jean-Luc Jouve relate la manière dont le virage fut pris. « Ayant exercé au centre de gestion du Loiret, gros centre en avance sur son temps, perçu comme une référence dans le métier, je connaissais les problèmes posés par la saisie directe par les agriculteurs. Une grande partie d’entre eux se sentaient obligés de saisir alors qu’ils n’en avaient pas vraiment envie. Dans ce contexte, les comptables arrivaient plus en censeurs qu’en conseillers. La tendance des agriculteurs à attendre le dernier moment pour rentrer leur comptabilité entraînait des difficultés de gestion du planning, avec des rendez-vous écourtés et donc mal vécus. La saisie totale par le comptable permettait de lever ces écueils. » Le CGO profite de la mutation technologique en marche, avec l’arrivée des micro-ordinateurs portables. Il en paie le prix en ne faisant pas l’économie d’un plan de licenciement assez lourd, consécutif à la disparition totale de l’atelier de saisie. Parallèlement est mis en place un service juridique, sous la houlette de Chantal Soulisse, figure du monde agricole régional. Près de 15 ans plus tard, le CGO fonctionne toujours de la même façon. Les comptables-conseillers se déplacent chez les adhérents, au rythme moyen de quatre rendez-vous annuel, un par trimestre. Ils y passent en général une demi-journée. « Pour que le système marche, note J.-L. Jouve, il faut un logiciel très performant, permettant l’enregistrement rapide de la comptabilité. Le temps ainsi dégagé est consacré à la discussion. » Le centre édite chaque mois un relevé du compte professionnel, à partir duquel l’agriculteur classe ses pièces comptables. Quand le comptable arrive, il travaille à partir de ces documents, pièces qui ne quittent jamais l’exploitation. Par ailleurs, le logiciel de saisie est totalement adapté à l’activité du CGO. « Nous avons toujours été à la pointe de l’utilisation des nouvelles technologies. Notre service informatique intégré compte cinq analystes programmeurs. » Paradoxalement, la recette qui fonctionne au CGO n’a pas fait école auprès d’autres centres. Jean-Luc Jouve l’explique par le changement radical que suppose la méthode. « Elle oblige de complètement bouleverser sa façon de travailler. » Il ne persiste pas moins à penser que le CGO a fait le bon choix. « Nos prix sont très compétitifs alors que nous assurons la totalité du service. »

Depuis le début des années 90, le CGO a poursuivi son développement : création d’une première antenne à Jonzac fin 1992, suivie de la reprise du CGEAC (Centre de gestion des exploitants agricoles de la Charente) en 1994, acquisition du siège de Fontcouverte en 1995, ouverture de l’antenne de Surgères en 1997, regroupement des antennes de Charente à Saint-Yrieix la même année, construction des nouveaux locaux de Marennes en 1999, nouveaux bâtiments à Surgères en 2001, extension du site de Fontcouverte aujourd’hui… En terme financier, le CGO se porte bien. En témoigne son bilan qui a permis au président de dire « qu’au 31 décembre, le CGO pouvait faire face à l’ensemble de ses dettes avec sa seule trésorerie ». Au-delà de sa politique d’implantation, la structure a musclé son service de conseil en gestion, juridique, fiscal, social. Le pool des services dits « périphériques », centré à Fontcouverte, compte quinze collaborateurs, tous spécialistes dans leurs domaines, qui ingénieurs, qui juristes confirmés en droits fiscal, social, rural. Le 22 juin dernier, le CGO a consacré une AGE à la préparation au passage à la réforme des professions comptables. Le centre de gestion a obtenu la qualification de dix collaborateurs sur place comme experts-comptables. Mais, pour Jean-Luc Jouve, le plus important peut-être consiste à ce que « les adhérents trouvent au CGO toutes les questions qu’ils se posent en terme juridique, fiscal, d’installation de jeune, de conduite d’un projet, de transmission d’entreprise ». Il insiste également beaucoup sur le bon relationnel qui doit exister entre l’adhérent et son comptable. Un « ajustement » où les qualités humaines comptent pour beau-
coup.

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