Première coopérative viticole de Poitou-Charentes a être certifiée Agri Confiance, la coopérative d’Oléron a entrepris la démarche aussi bien à des fins internes que pour répondre aux sollicitations de la grande distribution.
Après deux ans de travail, la Cave des vignerons réunis de l’île d’Oléron a, fin avril, passé avec succès l’audit de certification. Pour l’instant, le champ d’application de la norme concerne les seuls vins de pays et s’étend « de la vigne jusqu’au chai ». « Au-delà, ce sera du domaine de l’Iso », indique Bruno Delage, directeur de la cave et maître d’œuvre du projet avec Louis Auvray son président. Sur une centaine de sociétaires, quarante sont engagés dans Agri Confiance, ceux qui produisent des vins de pays charentais. Référentiel qualité de la CFCA (Confédération française de la coopération agricole), Agri Confiance est une méthode d’amélioration permanente consistant « à mettre des choses en place et surtout à les contrôler ». La coopérative y a vu un moyen de progresser en interne. Elle a aussi répondu à la sollicitation des centrales d’achat, demandeuses de ce type d’outils de management qualité et de traçabilité. Lors de l’audit de certification, qui dure trois jours, la cave a par exemple dû, à partir de bouteilles en magasin, remonter à la parcelle. Outre la cave, quatre exeploitations ont été auditées et quatre autres le seront l’an prochain et les années suivantes, au terme d’audits de contrôle. Avant cela, il a fallu se réunir moult fois, sensibiliser tout le monde à la démarche, ce qui n’a pas toujours été facile. Un comité de pilotage a été mis sur pied, composé d’adhérents et de salariés de la coopérative. Un cahier des charges a été bâti, des procédures rédigées… un gros travail d’amont, très enrichissant au final. « Agri Confiance n’est pas une méthode répressive, c’est une méthode de progrès », confirme Bruno Delage. Au magasin de la cave, un panneau va bientôt résumer les sept points principaux de la norme, pour que chacun sache « de quoi on cause ».
Diversification : un bol d’oxygène
En terme de santé économique, la diversification « vin de pays » a apporté un bol d’oxygène à la coopérative. L’équilibre comptable de la cave est d’ores et déjà acquis, grâce notamment à la contribution du vin. « Le plus dur est passé », note L. Auvray. A meilleure preuve, lui qui était jusqu’alors maraîcher et vigneron n’est plus « que vigneron » à partir de cette année. Pour que tout rentre dans l’ordre et que les adhérents retrouvent une rémunération correcte – l’objectif prioritaire de la cave –, reste à finir d’apurer le passif de la coopérative (ses dettes antérieures). Mais là aussi « le bout du tunnel approche ». Dans deux ans, cela devrait être réglé. La recherche de marge passera par l’augmentation du nombre de bouteilles et par un élargissement de la gamme. En terme de plantations de cépages de bouche (essentiellement Sauvignon et Merlot), « ça continue tranquillement ». Comme beaucoup d’autres structures, la cave doit gérer un problème de renouvellement des sociétaires, « un sujet qui nous préoccupe mais dont on s’occupe », indique le président. Des choses sont à l’étude comme un système de parrainage ou la création d’une Cuma.
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