Bilan 2017-2018 : malgré le gel, l’UCVA garde le bon sens paysan

10 mai 2019

Un seul être vous manque et tout est dépeuplé

 

Dans les euphories, il existe, ici et là, par la nature ou par les hommes, des rappels à l’ordre. L’Union des Coopératives Vinicoles d’Aquitaine, UCVA, en a un connu sévère par le gel subi par ses sociétaires du Bordelais dans les nuits du 20 au 21 et du 27 et 28 avril 2017. Le couperet tombé, la distillerie coopérative a fait front pour tenir face aux difficultés économiques inhérentes à la double lame climatique. La gestion par la diversification de l’équipe de Coutras et la solidité financière de l’institution ont dû faire face à une récolte amputée d’un quart.

 

L’assemblée générale de l’UCVA pour la campagne 2017-2018 s’est presque déroulée entre deux eaux, entre deux courants contraires. Les trois derniers exercices présentaient des rendements en hausse mais le gel printanier a freiné l’élan coopératif. Ainsi, les 35 054hl AP produits souffrirent la comparaison de la campagne 2016-2017 à 62 498hl AP, et des 50 000hl AP en moyenne de 2008 à 2017. La commissaire aux comptes, Xavier Rondeau, a souhaité rassurer l’auditoire. « Au-delà du résultat de l’exercice, qui est exceptionnel en raison de récoltes particulières (nous en avons connu en 1991, 2013, et j’en oublie), la situation financière de votre union reste confortable », louant ainsi la gestion du groupement agricole. Le président de l’UCVA, Hubert Burnereau a rebondi sur l’actuelle campagne. « Heureusement, celle de 2018, malgré les caprices du temps que nous avons tous connu, nous apporte toutefois la sérénité que nous attendions. »

 

« Une année bonne et l’autre non », le rappel de la nature

 

Le résultat de l’exercice se traduisit alors par une perte de 444 948€ contre les 866 100€ positifs de l’exercice précédent. Ou un rappel du travail avec la nature. « Une année bonne et l’autre non », chantait Jean Ferrat. Un « effet qui aurait pu être plus grave si nos adhérents charentais avaient été tout aussi affectés que ceux de la Gironde », a expliqué  Hubert Burnereau. La solidité de l’UCVA, financière et capitaux propres, lui a permis de résister aux vents contraires de l’avant-dernier printemps. « Pour chaque décision à prendre, les risques acceptables ont été mesurés, considérés afin de conserver le patrimoine de nos anciens nous ont légué, le patrimoine que nous avons fait fructifier et que nous souhaiterions transmettre dans les meilleures conditions aux générations futures. »

Ainsi, les choix économiques sont restés sérieux. « Nous avons des taux qui sont bas, c’est le moment où jamais d’investir », rappelait Jean-Michel Letourneau. L’UCVA a donc prévu plusieurs postes, notamment un chai de vieillissement permettant de stocker 25 000hl d’eau-de-vie sous bois, barriques ou tonneaux, cuverie de stockage pour les alcools, qui doit être la « vitrine » aidant le travail commercial de l’Union Française des Alcools et Brandies, UFAB, filiale de l’UCVA.

 

Une valorisation constante des produits et sous-produits

 

Rien ne naît ni ne périt, mais des choses déjà existantes se combinent, puis se séparent de nouveau. Rien ne se perd, rien ne se créé, tout se transforme. De la philosophie à la physique-chimie, ou le contraire, l’Union de Coutras a appliqué ces maximes commercialisant des alcools de bouche (pour 21% lors du dernier exercice) et des alcools pour la bio-carburation et les usages industriels (pour 79%) – voir les numéros 1188 et 1199 du Paysan Vigneron. Xavier Rondeau a rappelé l’importance de la diversification des produits du site de Coutras. « Je me souviens de l’époque où il fallait chaque année deux ou trois camions de fuel par jour, alors qu’aujourd’hui votre usine est quasiment en autonomie de fonctionnement énergétique. Pour les alcools destinés à la carburation, les écoulements sont faits par la SICA Raisinor, valorisés voire survalorisés, l’UFAB s’occupe des alcools de bouche, et permettent d’inscrire votre union dans la pérennité grâce à sa structure financière et à tous ces éléments qui ont permis de valoriser tous ces produits et sous-produits. » L’UCVA fournit par ces biais  éléments tartriques, pépins (en huile ou en industrie pour la pharmacie et parapharmacie), pulpes, biogaz ou encore compost.

Le bon sens paysan, alternant vaches grasses et vaches maigres, permet de surmonter les justes rappels de la condition agricole, de la condition humaine.

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