Bien Appréhender Le Stockage Des Produits Phytosanitaires à La Ferme

11 mars 2009

Pourquoi stocker les produits phytosanitaires dans de bonnes conditions ?

L’entreposage désordonné des produits phytosanitaires à la ferme peut être source d’accidents mettant en cause la sécurité des personnes et des biens ainsi que l’environnement en général. Sécuriser son local de produits phytosanitaires, c’est donc : Assurer la sécurité des personnes. Eviter des pollutions qui peuvent nuire gravement à la qualité de notre environnement. Limiter les risques d’incendie et d’accident. Conserver les propriétés physico-chimiques des produits. Bien gérer les stocks (rangement, listing, produits usagés).

Quelles sont les questions à se poser ?

Avant d’envisager l’aménagement ou la construction d’un local de stockage des produits phytosanitaires, il faut se poser plusieurs questions : L’existant : n’y a-t-il pas déjà sur la ferme un local qui correspond à l’objectif recherché ou qui peut être adapté de façon simple et peu coûteuse ? Quels sont les volumes annuels de produits phytosanitaires, y compris les semences traitées, qui transitent sur l’exploitation (volumes utilisés, volumes stockés, périodes d’utilisation) ? Quels sont les volumes de produits stockés qui sont toxiques (T), très toxique (T+), cancérigènes, mutagènes et teratogènes ? Quels sont les types de conditionnement de ces produits ? Où stocker les bidons vides ? Comment s’effectue leur transport ? Quel est le lieu de préparation de la bouillie ? Où se trouve le point d’eau permettant de remplir le pulvérisateur ? Si une construction neuve est envisagée, comment éviter les zones inondables ?

Toutes ces interrogations permettront de préciser le type de stockage à envisager en optant pour la solution la plus simple, la plus pratique et la plus économique.

et combien ça coûte ?

Dans le cas d’une construction neuve entièrement équipée, pour un local de 12 m2 (4 m x 3 m) avec une hauteur de plafond de 2,5 m, aménagé dans un coin de hangar par exemple, voici quelques indications (réalisation par un artisan et coût HT) :
– pourtour en parpaings (0,50 m x 0,25 m x 0,25 m) ;
– revêtement du plafond existant avec plaque de placo-plâtre BA13 pour retarder la propagation du feu ;
– dalle de béton étanche (0,12 m) au sol avec seuil en plan incliné ;
– électricité (interrupteur, prise de courant, réglette double luminaire) ;
– extincteur à poudre BC ;
– porte coulissante (2,5 m x 2 m) avec serrure de sécurité ;
– rayonnage métallique type Prospace avec tôle galvanisée.

Coût global : stockage 1 000 L  …………… 2 700 €

stockage 2 000 L …………… 3 350 €

Si l’agriculteur réalise lui-même les travaux, le coût global peut être divisé par deux. Ce coût peut également être diminué si l’on tient compte des installations existantes sur l’exploitation.

De plus, il existe des locaux prêts à l’emploi dont le prix varie entre 1 800 et 8 100 €.

Enfin, pour des petits volumes, il est possible d’investir dans des armoires spécifiques pour produits dangereux dont le prix varie de 850 à 1 300 €

La collecte des emballages vides (EVPP) et des produits non utilisables (PPNU)

Les Emballages Vides de Produits Phytosanitaires (EVPP) et les Produits Phytosanitaires Non Utilisables (PPNU) sont classés comme des déchets dangereux dont l’agriculteur est responsable (article L.541-2 du Code de l’environnement). Il est formellement interdit de les brûler ou de les abandonner dans la nature. Des solutions existent…

Depuis le début de l’année 2002, des opérations de collecte des emballages vides sont organisées en Aquitaine par les distributeurs et les chambres d’agriculture, dans le cadre de la filière nationale, ADIVALOR. Afin d’être collectés dans cette filière, les emballages doivent donc être soigneusement rincés au moment du remplissage du pulvérisateur, égouttés et conservés dans le local de stockage avant d’être apportés sur les sites de collecte. Le rinçage des bidons s’effectue manuellement (triple rinçage) ou avec un rince-bidon lors de la préparation de la bouillie. L’eau de rinçage de ces bidons vides est récupérée et incorporée dans la bouillie de préparation.

De plus, il existe des collectes de PPNU dans les départements mais celles-ci sont ponctuelles et nécessitent une organisation différente. Renseignez-vous auprès de votre Chambre d’agriculture ou de votre distributeur pour connaître les dates de ces collectes.

Quelle quantité de produits stockés est autorisée ?

En fonction des quantités stockées (au-delà de 15 tonnes), le stockage de produits phytosanitaires peut être soumis à la législation relative aux Installations Classées pour la Protection de l’Environnement (ICPE). Le stockage à la ferme, qui est généralement en dessous des 15 tonnes, ne nécessite pas une déclaration à la préfecture.

Pour les produits très toxiques (T+), pendant la durée du traitement et au plus pendant 10 jours, seule une tonne est autorisée sur l’exploitation. Hors chantier de traitement, les quantités maximales autorisées sont 50 kg (liquides) et 200 kg (solides).

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