Alain Lacroix, promoteur des expérimentations viticoles

28 août 2019

Les réunions en « bout de vigne » pour faire avancer la cause du vignoble charentais

Hôte des techniciens, des vignerons, Alain Lacroix a accueilli la journée technique viticoles dans ses vignes de Mons (17), à quelques kilomètres de Matha. Au sein de ses Bons Bois, il est revenu sur ce rendez-vous, habituel pour lui, avec la volonté de saine entente et de voir d’autres viticulteurs ouvrir leurs parcelles à des essais symbiotiques. Entretien.

Les essais de cette journée viticoles ont eu dans vos vignes. Quel regard portez-vous sur cet événement ?

Cela me plaît bien, c’est une alternative aux traitements chimiques, bien que nous soyons bloqués par nos traitements contre la flavescence dorée qui nous contraignent. Si nous nous positionnons sur des traitements préservant davantage la faune, c’est pour cela que j’ai accepté les essais dans mes parcelles. Il ne faut pas hésiter de le faire, d’aller dans le bon sens. Depuis trois ans, les attaques d’eudémis ont baissé, je n’ai plus que 10% de parcelles touchées, le voisin en a 60%. Il y a un coût de 200€ de l’hectare, cela fait réfléchir, mais si nous arrivons à vendre nos hectolitres produits, cela stabilise. Je suis satisfait de l’avoir fait et de l’avoir divulgué aux autres, qui sont intéressés et se sont mobilisés. Puis, cela peut apporter des réflexions sur d’autres bio-contrôles. Je suis d’avis de continuer à essayer d’autres approches, telles que les tisanes et les purins. C’est la première marche, et peut-être mettre en place d’autres essais sur des Préparations Naturelles Peu Préoccupantes, PNPP. Il est bon qu’il y ait une diversité sur les choix de biocontrôles et limiter ces produits chimiques qui commencent à nous limiter.

 

Quel intérêt trouvez-vous à ces travaux de groupe, cet éventuel maillage de territoire ?

Il y a de l’échange. Peut-être pas avec tous, mais des affinités se créent. Dans les méthodes de travail, cela m’a beaucoup apporté.

 

Comment s’organisent ces événements ?

En début d’année, nous avons une réunion avec la Chambre d’Agriculture où nous sont demandés les sujets qui nous intéressent. Il y a trois-quatre ans, j’avais parlé des engrais verts et finalement ce fut le sujet avec la vie du sol. Pour moi, le prochain serait mettre en place des essais concrets sur d’autres produits (tels tisanes et purins). Faire une réunion en bout de vigne avec un autre professionnel du secteur. Mais ces groupes de travail ont un gros intérêt sur tous les sujets, techniques, d’organisation du milieu. Tout le monde a plus ou moins souffert des aléas climatiques, et tous se rendent compte du besoin de cohésion. J’aime être un petit peu technicien, mettre en place des essais, et être fédérateur de tout ce que nous avons pu faire. L’objectif n’est pas de tout garder pour moi mais l’idée est de faire avancer la machine. J’ai fait une partie de mon temps, et les dernières années sont davantage tournées vers les essais, les formations, essayer de transmettre ce que l’on sait.

Au tout début des groupes, il y a trente ans, j’y suis entré car l’esprit me plaisait. J’ai fait des essais, des témoins, mais j’aime que les autres du groupe s’y mettent également. Il n’y aura pas la même terre, le même matériel, les mêmes personnes, la même façon d’échanger. Travailler un groupe permet de confronter les différentes approches et une analyse plus fine.

Nous avons fait l’essai de biocontrôle. Il reste deux parcelles avec des essais sur des produits de bacillus thuringiensis, car c’est un produit bio et qu’on utilise très peu. Nous en parlions il y a vingt ans, déjà, avec un collègue, et jamais nous ne l’avons mis dans nos programmes. En IFT, il correspond à zéro insecticide, et c’est un bon moyen de lutter. Je suis prêt à essayer mais je ne crois pas être capable de me convertir complètement. La lutte raisonnée oui, mais guère le passage en bio.

 

Pour quelles raisons ?

Dans les situations délicates, il est délicat d’être privé de certains produits qui peuvent sauver la donne – je me rappelle de mois de juin et juillet avec beaucoup de précipitations et de fortes sorties de mildiou.

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