Une Rivalité De Fait Sur Les Signes De Qualité

12 mars 2009

Entre la nouvelle qualification « agriculture raisonnée » et les signes de qualité déjà existant, une concurrence risque de s’amorcer de fait. Inquiétude et circonspection des autres familles « d’agriculture durable » dont, au premier chef, la famille des bio.

Jacques Caplat, chargé de mission sur les problèmes agricoles et environnementaux à la FNAB : « Entre agriculture raisonnée et agriculture bio, il n’existe pas beaucoup de points communs. En tant que telle, l’agriculture raisonnée ne nous concerne pas. Elle préconise d’utiliser moins de pesticides et d’engrais mais sans remettre en cause le système. A l’inverse, l’agriculture biologique repose sur une autre vision de l’agriculture. Elle se fonde sur l’absence totale d’engrais chimiques, remplacés par des engrais organiques et des précédents culturaux. Si l’agriculture raisonnée, comme le dit souvent FARRE, doit concerner tous les agriculteurs, elle fonctionne à notre sens comme une sorte de « permis de cultiver ». D’ailleurs, plus de la moitié des points du référentiel « Agriculture raisonnée » (48 sur 98) relève uniquement du simple respect de la loi. Et l’on peut dire que tous les autres se réfèrent à des règles de bon sens. Ce « permis de cultiver » ne nous concerne pas mais ne nous embête pas non plus. Tant mieux si tous les agriculteurs se l’approprient. Par contre, là où nous ne sommes plus tout d’accord et où nous pourrions même devenir « inamicaux », c’est sur le point suivant  l’agriculture raisonnée ne doit pas donner lieu à étiquetage. A-t-on jamais vu coller sur son pare-brise : « J’ai mon permis de conduire ! » D’ailleurs, en France, il est interdit de communiquer sur le respect de la loi. Et si l’agriculture raisonnée va un peu plus loin que le respect de la loi, cela reste très modeste. La mention « produit issu de l’agriculture raisonnée » constitue une concurrence potentielle aux signes de qualité. Je veux bien qu’il ne s’agisse que d’une qualification et non d’une certification mais c’est jouer sur l’ambiguïté, quand on sait que les organismes qualificateurs seront de fait des organismes certificateurs. L’objectif recherché n’est-il pas de créer une confusion avec la bio ?

aussi efficace et moins cher

Le discours implicite tenu par FARRE est de dire que l’agriculture raisonnée est aussi efficace que la bio vis-à-vis de l’environnement en étant plus facile. Soutenir que la bio « ce n’est pas mieux en étant plus dure et plus cher », c’est une façon indirecte de l’attaquer. Nous ferons donc tout ce qui est en notre pouvoir pour nous interposer à cette nouvelle mention d’étiquetage. On sait que dans les nouveaux projets européens qui se dessinent, il faudra être qualifié pour toucher les aides. On ne peut pas vouloir à la fois que cette qualification soit accessible à tout le monde et prétendre que le suivi du référentiel peut prendre la forme d’un label « agriculture raisonnée ». Il est tout de même révélateur de constater qu’au niveau des organisations de consommateurs, une seule soutient le concept d’agriculture raisonnée, UFC – Que Choisir, qui représente au grand maximum 15 à 20 % des consommateurs regroupés en associations. Sa présidente Marie-Josée Nicoli a été « rattrapée » par le ministre de l’Agriculture sur la liste des personnalités siégeant à la Commission nationale de l’agriculture raisonnée aux côtés des industriels de la phytopharmacie et de la grande distribution. Cette évolution en faveur de l’agriculture raisonnée est d’autant plus grave qu’elle préfigure la structuration des fonds pour le développement de l’agriculture durable. L’ensemble des agriculteurs qui travaillent dans ce sens mérite d’être aidé alors que l’on peut craindre une captation des fonds par l’agriculture raisonnée. Les autres mouvements n’auront plus qu’à disparaître. »

Agriculture biologique, Agriculture raisonnée, Production intégrée

Tentative de définitions pour essayer d’y voir plus clair dans le maquis des familles d’agriculture.

Agriculture biologique : « Concept global qui s’appuie sur le choix de valeurs comme le respect de la terre et des cycles biologiques, la santé, le respect de l’environnement, le bien-être animal, la vie sociale… C’est un mode de production agricole fondé sur un ensemble de techniques complexes excluant l’utilisation de produits chimiques de synthèse. » FNAB*

Agriculture raisonnée : « Agriculture compétitive qui prend en compte de manière équilibrée les objectifs économiques des producteurs, les attentes des consommateurs et le respect de l’environnement. L’agriculture raisonnée fait la démonstration qu’il est possible de concilier : rentabilité de l’exploitation, préservation du milieu naturel, productions de qualité, régulières et à prix abordables, contribution de l’agriculture à l’économie nationale. » FARRE*

Production intégrée : « Système agricole de production d’aliments et des autres produits de haute qualité qui utilise les ressources et des mécanismes de régulation naturels pour remplacer les apports dommageables à l’environnement et qui assure à long terme une agriculture viable. » OILB*

Et d’autres cahiers des charges encore : la Production fermière, l’Agriculture paysanne, l’Agriculture durable, l’Agriculture de précision…

* FNAB : Fédération nationale de l’agriculture biologique – FARRE : Forum de l’agriculture raisonnée respectueuse de l’environnement – OILB : Organisation internationale de lutte biologique contre les animaux et les plantes nuisibles.

La bouillie bordelaise RSR® DISPERSS®

homologuée à la dose réduite de 7,5 kg/HA

Cerexagri obtient une modification importante de la dose d’utilisation de ses spécialités de Bouillie bordelaise RSR Disperss sur le mildiou de la vigne.

Le changement porte sur une réduction de la dose à 7,5 kg par ha de produit commercial apportant ainsi 1 500 g de cuivre métal par ha au lieu des 2 400 g précédemment autorisés.

Cette réduction de dose sur mildiou de la vigne consacre de grands progrès : une qualité incomparable de la forme de cuivre isolée (et brevetée), la brochantite associée au gypse ; la formulation hyperdispersible Disperss éprouvée sur le marché depuis trois campagnes ; une qualité industrielle améliorée et plus régulière encore, produite à Mourenx (64) sur le nouveau site Cerexagri ; une meilleure connaissance sur les conditions d’utilisation de la Bouillie bordelaise RSR Disperss résultant d’un important travail pluridisciplinaire depuis quatre ans.

Les qualités intrinsèques de la brochantite et de la formulation Disperss permettent ainsi à Cerexagri de proposer une offre Bouillie bordelaise sans comparaison sur le marché.

lE F500 AUTORISé

Le F500 nouvelle matière active fongicide de BASF vient de recevoir son autorisation de vente en vigne. Le F500 associé au folpel à raison respectivement de 40 g et 400 g par litre a reçu, sous les noms de marque Cabrio Star / Cabrio Ultra, les autorisations pour les usages suivants : mildiou à la dose de 2,5 l/ha soit 100 g de F500 + 1 000 g de folpel ; oïdium à la dose de 1,25 l/ha ; black-rot et rougeot parasitaire (brenner) à la dose de 1,87 l/ha ; excoriose à la dose de 0,2 kg/hl.

Une polyvalence de très haut niveau sur les 5 principales maladies de la vigne alliée à une persistance d’action de 14 jours sur l’ensemble de ces maladies caractérise l’innovation apportée par Cabrio.

BASF recommande l’emploi de 3 applications de Cabrio par saison avec 2 traitements consécutifs au maximum, la séquence devant être interrompue par un fongicide à mode d’action différent, tel le diméthomorphe.

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